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Parce qu’il s’agit de santé individuelle, tout simplement non? …

Comment on Ritaline : intérêt et risques chez l'enfant by Boris.

Parce qu'il s'agit de santé individuelle, tout simplement non?

Boris Also Commented

Ritaline : intérêt et risques chez l’enfant
Oui et peut être extrêmement déstabilisatrice chez un Asperger adulte qui s'ignore... d'où mon post placé plus haut..


Ritaline : intérêt et risques chez l’enfant
Bonjour,
je ne vais pas restimuler ce forum qui me paraît ancien d'après les dates, car les oppositions de fonds sont marquantes. J'aimerais juste vous partager mon expérience d'homme de 49 ans en ce qui concerne la Ritaline (Medikinet chez moi).

Educateur auprès d'enfants avec de gros troubles scolaires et sociaux, et aux prises moi-même avec du zappage intempestif, je me suis reconnu entre eux et j'ai entrepris une démarche auprès d'un spécialiste du tdah dans le cadre d'un suivi psy standard post-burn-out (c'était alors le deuxième en trois ans). Il m'a été diagnostiqué un tdah manifeste depuis l'enfance (ma mémoire et celle de ma mère, et 25 ans de vie conjugale...agitée)- J'ai été preneur de tester le traitement et le spécialiste a eu l'excellente idée de commencer par la dose la plus faible disponible ,5 mg matin et midi alors que je fais 1m90 et 100 kilos. Avec une réserve de 5mg de plus en cas de longue journée.

L'effet a été stupéfiant c'est le mot, puisque d'un jour à l'autre j'ai découvert ce qu'était une vie "normale" et confortable pour moi et aussi pour les autres. Ma femme a eu le meilleur de moi pendant...3 mois. C'est le temps qu'il m'a fallu pour assurer mon poste de façon brillante sous tous les angles, pour devenir un collègue fiable et un interlocuteur de colloque stimulant mais pas trop. J'ai même perdu le surpoids qui m'ennuyait depuis des années. Après 3 mois je me suis retrouvé aux vacances d'été et j'ai senti que quelque chose n'allait pas. Je n'arrivais plus à me poser et j'avais oublié la vie sans travail, tant celui-ci était devenu un plaisir passionnel. Je suis donc parti en burn-out malgré le ttt pendant mon mois de vacances et retourné lire mes dossiers sur tdah et haut potentiel. J'ai arrêté mon ttt pour une fenêtre thérapeutique et c'est là que j'ai vu que très souvent il y avait Asperger dans les environs au travers de ces textes, mais je ne l'avais jamais remarqué. J'ai eu un cousin germain autiste avec déficience mentale et je ne savais pas que l'on pouvait être autiste invisible avec un haut QI et une capacité d'adaptation extra-ordinaire... La baffe totale tant le miroir était parfait. Cela compétait totalement mon Tdah et haut potentiel. J'ai alors contacté un service spécialisé pour demander à ce que l'on infirme ou confirme mon intuition fulgurante et j'ai vraiment insisté pour que les évaluations soient sans doute possible, ce qui allait de toute façon être le cas, toujours suivi par mon psy standard. Mon esprit était en bouleversement total avant, pendant et après cette période diagnostique de plusieurs mois intensifs auprès de deux psys spécialisés m'évaluant à l'aveugle. Arr^t de travail total donc, qui n'est pas fini une année après avoir reçu mon diagnostic global Asperger-tdah et haut potentiel.

J'ai alors compris avec mon psy que la Ritaline en baissant mes troubles attentionnels avait faussé mon identité réelle d'aspie et que ces troubles attentionnels avaient leur raison d'être, celle de découper en tranches fines une réalité sociale et quotidienne beaucoup trop intense pour mon hyper-sensibilité.

Mon témoignage se veut donc louange à cette molécule hyper-efficace mais aussi alarme quand à savoir quel est le profil cognitif qui se cache dessous. Les personnes avec Asperger ont semble-t-il un métabolisme un peu particulier et une hyper-sensibilité aux substances ce qui venait expliquer l'effet d'un si faible dosage chez moi.

Je suis aussi musicien multi-instrumentiste autodidacte, auteur-compositeur et j'écris avec passion. J'avais du mettre ces activités en stand-by pendant des années à cause des exigences professionnelles et familiales. Je suis désormais en arrêt de travail chronique avec peu d'espoir de retrouver ma capacité ancienne.
Par contre, nous visons une résilience vers d'autres domaines, les domaines artistiques ou éducatifs ciblés, sans garantie de pouvoir en faire une activité professionnelle, mais au moins pour pouvoir m'épanouir au travers de ma vraie nature complexe.

Prudence donc avec de potentiels aspergers non détectés.

Le drame à mes yeux est que le rapport professionnel, hyper-connecté et hyper-social s'est répandu comme une valeur absolue dans toutes les sphères créatives.

J'ai relaté cette bouleversante année dans un récit paraît-il original si des personnes souhaitent l'obtenir en pdf. Je cherche à le publier car il semble que mon expérience soit intéressante et aidante pour des adultes avec ces particularités cumulées et hyper-adaptés tardivement mis à jour...

Je ne prends plus rien désormais, sauf de temps à autre un vrai calmant pour réussir à éteindre la lumière intérieure. Et je regrette ne pas avoir été compris plus tôt dans ma vie bien sûr. C'est le sens de mon message, afin que les personnes concernées n'attendent pas avant de se faire évaluer. Et soient exigeantes au fil de cette évaluation.

Merci de m'avoir lu et meilleurs messages à tous.